Le petit Jeannot(15 ans) était en train de jouer paisiblement dans la cuisine familiale quand soudain c’est le drame : un playmobil tombe dans le grille-pain.
Tout bascule alors dans le monde de Jeannot. Alerté par l’odeur de plastique fondu, il se précipite vers l’appareil, mais trop tard. Le corps déformé de Mimi, le playmobil préféré du petit garçon, n’est plus qu’une masse visqueuse qui coule à travers la grille. Mais pourtant, Jeannot peut presque entendre Mimi gémir de douleur, l’insoutenable morsure de la chaleur liquéfie sa chair sans espoir; l’intensité de la souffrance rendrait fou n’importe quel playmobil.
Bientôt il ne reste plus à Jeannot que ses yeux pour pleurer, et c’est d’une voix distordue par les sanglots qu’il appelle en vain son petit compagnon de jeu. Le chagrin, ce chagrin si particulier consécutif à la perte brutale d’un être cher, le fait agir sans raison : il ouvre le placard de la salle à manger comme un somnambule, et mange sans réfléchir tous les Chocolats Mon Chéri que ses parents gardaient pour leurs amis qui n’aiment pas les friandises.
Le grille pain du Malin
Ceux-ci arrivent quelques heures plus tard, après une longue journée de travail. Ils sentent d’abord l’odeur nauséabonde qui flotte dans la maison, puis c’est le choc : leur petit Jeannot gît à terre, sur le froid carrelage de la salle à manger, prostré. L’inquiétude fait alors place à la panique dans la tête de Mme Bardonneau, c’est en hurlant qu’elle accourt auprès de son fils. M. Bardonneau, son mari, parvient heureusement à garder son sang-froid : il débranche le grille-pain d'une seule main et appelle police-secours, mais c’est sans compter sur la malchance, qui affecte toujours de s’acharner sur les pauvres gens. Ainsi, il ne s’agit plus seulement d’emmener Jeannot, mais aussi sa mère qui a perdu ses esprits: elle nage maintenant le crawl sur le carrelage pour montrer à son mari qu’elle est un joli dauphin.
A l’heure actuelle, Mme Bardonneau est toujours en observation au centre neuropsychiatrique à l’Hôpital Velpo, nous n’en savons pas plus sur son état, mais selon les dires des experts son trouble n’est pas très grave. Quant à son fils, il est sorti du coma dans lequel l’avait plongé la terrible crise de foie causée par les Mon Chéri avariés. Bien que profondément affecté par sa mésaventure, il n’a pas tout à fait perdu sa candeur enfantine quand il déclare: « Moulinex va payer, quant à Ferrero (producteur des Mon Chéri), ces gros enculés, je vais leur faire bouffer leurs chocolats de merde ».
Nico